C’est au El Lindo café (présenté dans une précédente chronique) que j’ai fait la rencontre d’Olivier-Yves Vincello, un poète
multifacette.
Tout d’abord, l’auteur de recueil de poésie.
Pour lui, parler de poésie, c’est « parler de choses
bien différentes, un moyen d’expression formidable, qui peut être très libre et
pas forcément codé, qui peut être accessible vraiment à tout le monde. »
La poésie, « c’est vraiment génial, parce qu’on peut
faire tout ce qu’on veut avec, on peut justement la marier à plein d’arts
différents, on peut même l’associer à différents moments de la vie qui nous
touchent, qui nous apportent quelque chose tout simplement. »
Concernant les éléments qui l’ont poussé à écrire de la poésie,
deux moteurs étaient présents.
Le premier est un parcours rempli de traumas.
« J’ai eu un parcours un peu comme tout le monde
avec des traumas ; le mien, je dis un peu que c’est l’Eden et la Chute, c’est très symbolique,
c’est volontairement un peu « religieux ».
L’Eden, parce qu’une enfance très heureuse, la Chute
parce qu’une mère qui est partie quand j’avais 10 ans d’un cancer.
L’histoire est que je n’étais pas au courant du cancer
donc j’ai vécu comme ça jusqu'à ce jour- là vraiment très heureux. J’avais
toujours connu ma mère très malade, c’était presque normal pour moi, ça peut
paraître très bête avec le recul, mais je l’avais toujours connu faire des
séjours à l’hôpital. Pour moi, une mère malade c’était un peu la normalité.
Cette normalité a été complètement bousculée quand elle
est décédée. Là, j’ai vraiment compris que cela était dramatique, que tout ça
avait été beaucoup plus compliqué que ce que je croyais.
Je dis la Chute, car cela m’a vraiment bouffé dans mes
relations (…) et dans l’écriture (…)
Finalement j’ai trouvé une réponse il y a pas si
longtemps que ça. J’écris vraiment pour ça depuis 28 ans.
Je n’écris pas du tout que des choses noires, mais forcément
c’est nourri de cette expérience de vie là, de cette douleur, d’aspirations, de
rêves, de possible rédemption. »
Le second est une rencontre.
« J’étais très admiratif d’une amie très proche, que
j’avais quand j’étais ado.
Elle écrivait des chansons mais aussi de la poésie et quelque
chose m’attirait par rapport à ça, mais je ne savais pas trop quoi à l’époque.
J’ai essayé entre 12 et 14 ans d’écrire des vers mais finalement c’était
minable, ça ne donnait rien de bon. Elle me disait : « Non, faut que
tu arrêtes ». Mais je ne me suis pas découragé, j’avais ça en moi, j’avais
ce besoin d’exprimer des choses.
Un soir, j’ai écrit un poème qui s’appelle « Nuit »
qui a été mon tout 1 er poème. J’avais 14 ans et depuis cela ne m’a
plus quitté. »
Les habitudes de travail de l’auteur sont décalées et
nocturnes…
« J’écris souvent la nuit, un peu le jour aussi,
mais vraiment majoritairement la nuit, et c’est resté comme ça. Je me réveille à 4-5 h. Les
artistes sont un peu fous parfois ! (rire).
On se réveille à 4-5 h, on a un vers que l’on veut écrire
ou retenir une émotion, comme ça, sur la journée, ou tout simplement parfois
aussi écrire un truc complètement inventé.
C’est resté vraiment une obsession depuis ces fameux 14
ans..
Quand je dis obsession, c’est positif quand même, il n’y
a pas que des contraintes. C’est justement une formidable liberté de parole qui
est mise à l’écrit. »
En complément de la facette d’auteur, Olivier-Yves Vincello
a monté l’association Vagues de soleil avec Angélique COMET, chanteuse, danseuse et artiste peintre.
« En mars 2012, c’est parti d’un petit spectacle en
tant qu’auteur, sur la terrasse du Bellevue au Cap d’Agde. J’ai invité cette
fois-là Angélique, pour qui j’avais un coup de cœur artistique très profond, à
chanter 2 chansons (…), on était très proches artistiquement parlant, également
amicalement et cela m’a semblé être comme une évidence de faire toutes nos
représentations de spectacles poétiques musicaux. »
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L'affiche de l'association réalisée par Cécile la Gravière |
Le but de l’association, est de mettre la poésie en
mouvement :
« On ne
voulait pas que la poésie soit figée, on voulait qu’elle soit ouverte à tous.
On voulait mêler la poésie avec d’autres arts, la peinture, la danse, la
musique, la photo et même des défilés de mode. Faire vivre cette poésie
autrement et dire aux gens la poésie, ce n’est pas chiant, ce n’est pas
rébarbatif ; vous n’allez pas vous ennuyer, vous allez découvrir un autre
monde. »
Au sein de celle-ci, une action lui tient particulièrement à
cœur, l’aide à l’ONG GADES dont le but est d’aider les enfants et adolescents
du Bénin en leur permettant d’aller à l’école ou à leur trouver des formations.
Une collaboration a été faite avec Francis Sossouhounto
(Auteur de poésie ayant sorti récemment « Tourments »
chez Edilivre) via l’élaboration de 2 spectacles nommés « Afriques »
lors desquels une vente de recueil de poésie des auteurs de l’association ont permis
en 2013 la scolarisation en CM2 d’un petit garçon nommé Christian.
Suite logique de ce parcours associatif et des différentes
rencontres avec des partenaires, Olivier-Yves Vincello a décidé d’ouvrir en Mai
2014 le cabinet « Couleurs
glycines » dont le but est d’une part d’accompagner un projet
d’écriture dans sa construction ou son avancement. Cet accompagnement pouvant éventuellement
aboutir à une proposition d’édition grâce à un partenariat avec la maison
d’édition VOX SCRIBA.
D’autre part, le cabinet permet d’organiser « des
événements culturels pour faire bouger un peu les choses, essayer de faire venir
les gens. Leur dire, voilà la porte est ouverte, venez découvrir un petit
peu. »
Le nom choisi n’est pas anodin puisqu’il fait écho à son
premier recueil « Un bouquet de Glycines »
(2007) réédité sous le nom « Les
Nuits glycines » (2013) avec 11 textes inédits
« J’ai toujours été marqué par ces Glycines, c’est
un peu comme les Nuits fauves avec des nuits de débauche, mais aussi
de construction de soi, de quête d’identité, de poursuite d’un idéal dans
l’Amour, l’Amitié et dans l’Art également et tout simplement dans la Vie ».
Note au sujet du recueil : Ayant
pu lire le recueil, je peux vous dire que l’indication « Public adulte
averti » n’est pas décorative tant les intitulés de certains des
poèmes ou certains contenus sont des plus explicites.
Avec ce cabinet, un partenariat a été fait avec le El
Lindo cafe dans lequel Olivier fait deux permanences d’écrivain public
dans la semaine (le mercredi et le vendredi).
« Sandrine (alias Sandrine Garcia l’âme du lieu)
a été un gros coup de cœur personnel,
il y a un an, un vrai coup de foudre amical.
Le Lindo est un lieu chaleureux et convivial, qui a
conduit à ce que l’on organise Sandrine et moi des événements, notamment des
expos de peinture, des spectacles associatifs ou encore faire venir des
chanteurs, des artistes différents ; afin d’avoir de vrais coups de cœur
et des échanges ».
Une dernière facette est la création du projet « Villa
Amélia ».
En effet ce projet est à mettre en relation avec son recueil« Les plages d’Orient »
(2013) post période « Glycines », qui définit plus une période « Bleue » axée sur la découverte des pensées et philosophies orientales.
Ce recueil « est
plus axé sur la sérénité, les belles rencontres, les plages d’Orient de
Méditerranée. C’est plus
paisible ! »
Note au sujet du recueil : J’ai
pu lire des extraits du recueil dans l’ouvrage « Vagues de soleils »
(août 2013), écrit en commun avec Angélique Comet.
J’ai plus accroché sur le côté optimiste, notamment avec le
poème Partir .
« J’ai toujours été attiré par l’Orient et j’ai toujours eu l’impression que j’étais
moi-même oriental. La 1ère fois que je suis allé en Turquie, j’ai
écrit un poème intitulé « Rêve d’Istanbul » et j’avais
eu une prémonition, j’avais imaginé Istanbul
et en fait quand j’y suis allé, je me suis rendu compte que c’était
comme dans mon rêve. »
Relativement au projet, le nom est directement inspiré du
film Villa Amalia qui l’a beaucoup touché sur le « fait d’être authentique, d’être soi,
le fait d’être libéré ».
Le concept de cette Villa Amélia se rapproche de celui des
historiques Villa Médicis ou encore de la Villa Abd-El-Tif qui se situait dans
les hauteurs d’Alger et au sein desquelles, on faisait venir des peintres pour
témoigner de l’actualité de leurs époques.
Ici, la volonté est de faire venir de temps en temps un
artiste venant d’ailleurs au sein du siège social de l’association, afin de
faire vivre « notre belle région » via différents moyens de
communication et ainsi agrandir la liste des « Narbonnais de cœur et
d’adoption »
Le 1er à s’être prêté au jeu est le photographe
Jérôme Dancette qui a fait des photos des environs de Narbonne et du El Lindo
cafe et des petits reportages sur l’authenticité et la beauté de la région.
Jérôme Dancette a d’ailleurs justement exposé du 10 mai au 29 juin dernier au El Lindo Café, à l’occasion de l’ouverture du cabinet d’Olivier, superbe exposition de photographies urbaines : « Dark city side ».
Jérôme Dancette a d’ailleurs justement exposé du 10 mai au 29 juin dernier au El Lindo Café, à l’occasion de l’ouverture du cabinet d’Olivier, superbe exposition de photographies urbaines : « Dark city side ».
Vous pouvez d’ailleurs voir la magnifique photo de Sandrine dans la chronique concernant le El Lindo Café.
Malgré toutes ces activités diverses et variées, l’auteur
continue d’être prolifique sur le plan poétique en sortant un nouveau recueil
nommé « Miguel » qui s’inscrit comme une suite de « Les
Nuits glycines » mais avec, selon l’auteur, un équilibre entre
côté sombre et coté lumineux.
Le recueil reprend différentes rencontres nocturnes et est
construit comme des petits morceaux de danses de musiques électro et techno :
« On se perd parfois le soir en dansant, en buvant
ou en faisant certaines choses, …, mais finalement cela nous apporte beaucoup,
mais surtout il ne faut pas avoir de tabous par rapport à tout ça. En effet, la
société ou une certaine morale nous ont imposé toutes sortes de tabous. Moi je
suis dans une optique d’ouverture, afin que tout le monde cohabite ensemble et
que l’on vive tous dans une certaine harmonie.
Cela peut paraître « Peace and Love » mais
c’est un thème assez récurrent chez moi, cela me rappelle Ibiza, par exemple,
ou encore John Lennon avec « Imagine ».
C’est dans ce monde-là où l’on est beaucoup en tout cas à
vouloir vivre ! »
Les autres thématiques de l’ouvrage sont le cancer, l’Art,
la Quête de soi, mais surtout la recherche de l’Amour.
« Miguel » sort le 27 octobre (Date chère
à l’auteur car anniversaire du décès de sa mère).
Une 1ère séance de dédicaces se fera en avant-première
à la terrasse du Bellevue au Cap d’Agde le Samedi 25 octobre à 18 h avec un apéro
rosé.
Une séance est aussi prévue le Mercredi 5 novembre durant
les permanences d’écriture au El
Lindo cafe à partir de 16 h et sera accompagnée d’un goûter
poétique.
Avant de vous laisser, je vous livre quelques informations
exclusives :
Exclusivité n° 1 : La couverture du recueil avec un mannequin qui reflète
pleinement l’esprit « Glycines » selon l'auteur.
Au vu de la couverture, il est fort à parier que l'esthétisme du modèle plaira autant à la gente féminine qu'aux gays.
« Sans mentir, si le ramage, se rapporte à son plumage », il est fort à parier que les textes de ce recueil doivent être sensuellement décapants !
Exclusivité n°2 : Un petit extrait
de Miguel.
L’ÉCRITURE ME SAUVE
*
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L’écriture me sauve de la folie,
L’écriture me sauve de l’hôpital,
L’écriture me sauve de la mort.
L’écriture me sauve
de TOI
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