jeudi 2 octobre 2014

Les réalisateurs Eric Toledana et Olivier Nakache du film Intouchables reviennent avec Samba

De gauche à droite : Eric Toledana,, Tahar Rahim, Olivier Nakache

Ce mardi 16 septembre, j’ai pu assister à la projection presse du film Samba au Méga CGR de Narbonne  ainsi qu’à la conférence de presse en présence des réalisateurs et de l’acteur Tahar Rahim au restaurant « Le St Louis »



Adapté librement du livre de Delphine COULIN, Samba pour la France , le film nous présente Samba (Omar Sy) sénégalais sans papiers ou du moins pas avec « les bons », présent en France depuis 10 ans, qui écume les petits emplois précaires et Alice (Charlotte Gainsbourg), cadre supérieure, victime d’un burn-out, sur la voie de la reconstruction via le bénévolat dans une association d’aide aux migrants.
Deux profils bien différents, deux accidentés de la vie qui se rencontrent et trouvent la voie du bonheur.

Avec ce synopsis, on pourrait très facilement penser à un traitement sensationnel voire racoleur du sujet du travail clandestin, mais il n’en est rien car les réalisateurs alternent entre tragédie et comédie sans être moralisateurs et en ne donnant à aucun moment une solution miracle à ce problème épineux.

L’idée est selon Eric Toledano de mettre des visages sur les statistiques et de faire réfléchir différemment :
« Aborder le coté politique du sujet, ce n’est pas notre rôle, pas plus que faire passer un message. 
En revanche le cinéma permet au spectateur de découvrir par des personnages et leur quotidien, un monde que souvent il ne connaît pas autrement que par le débat public et les médias. »

Concernant le coté angélique qui pourrait être donné aux sans papiers, Olivier Nakache se défend :
« Pourquoi faudrait il qu’ils soient des anges ? De la même manière qu’on ne peut pas les fantasmer uniquement comme une menace, on ne peut pas non plus les idéaliser. Ce sont des histoires de vie : Samba est d’abord un homme avec ses faiblesses, ses failles et ses tentations ».

Au sujet du film à proprement parler, les moments de comédie font toujours mouche.

Les scènes relatives aux affres de l’enfer administratif et du travail intérimaire, aux entretiens des membres associatifs de bonne volonté souvent désemparés face aux différents cas, sont traitées avec humour mais sont criantes de réalité.
La sortie de Samba du centre de rétention après la signification de son obligation de quitter le territoire sous 72 h retranscrit pleinement l’hypocrisie des autorités face au problème du travail clandestin, l’éclairage concernant le lectorat de Cheval magazine décroche un sourire…

D’un autre coté, les moments de crise identitaire et de peur de Samba émeuvent.
On est scotché et révolté par l’existence encore de nos jours des travailleurs journaliers typiques du 19ème siècle qui s’amassent et se ruent devant toutes les voitures d’entrepreneurs qui font leur marché.
On frissonne lors des courses poursuites.

Cette alternance entre comédie et tragédie, ce « chaud/froid » permanent se retrouve aussi dans la fin du film (non je ne ferais aucune révélation) qui plaira, selon le montage que l’on voudra voir, autant aux fans de   « happy-end grand public » qu’à ceux préférant les fins à contre courant.

Le jeu des acteurs : Là c’est un régal !!!!!

Omar Sy compose un cousin éloigné de « Francois » (cf le sketch « Le licenciement » du duo Omar et Fred) tout en retenue avec un accent africain présent mais non exagéré.
A prime abord on se dit que le prénom du héros annonce forcément une nouvelle interprétation de pas de danse à la « Driss » (héros d’Intouchables) mais il n’en est  rien.
Séchez néanmoins vos larmes, le film n’est pas exempt de danse « caliente »…

Charlotte Gainsbourg est charmante dans cette Cadre au look neutre qui est au bout du rouleau et dont les limites ne sont plus vraiment claires.


Tahar Rahim, acteur reconnu depuis le film Un prophète est ici à contre emploi de tout ce que vous avez connu pour son premier rôle comique. Et ça c’est la classe !!!!!
Il interprète Wilson, un charmeur à accent(s) qui use et abuse de ce(s) dernier(s) pour sortir la tête de l’eau.
Il est « solaire » (ce n’est pas moi qui le dit mais bel et bien les réalisateurs qui sont unanimes sur le sujet et je constate que durant la conférence de presse il n’a jamais quitter son sourire).


Izia Higelin (chanteuse, actrice et accessoirement fille d’un artiste chanteur connu) ne joue
pas, elle EST Manu, jeune étudiante en Droit au caractère trempé, stagiaire à l’association.
Olivier Nakache la voit comme une personne ayant « la puissance de ces jeunes qui regardent la violence du monde pour la première fois et qui n’ont qu’une volonté : la changer ».

Youngar Fall est la bonne surprise. Fraîchement retraité après avoir travaillé au sein des cuisines du pub Renault sur les Champs Elysées, il puise dans son expérience professionnelle pour incarner ici avec justesse le rôle du vieux sage africain Lamouna, l’oncle de Samba qui officie légalement dans les cuisines d’un grand restaurant.

Cette famille d’acteurs marche et s’inscrit dans la marque de fabrique des réalisateurs comme l’indique Olivier Nakache : « On adore constituer des familles de cinéma complètement originales; une affiche neuve. Même si dans « Samba », il y a, à nouveau deux personnages principaux, nous envisageons toujours nos films comme des films de groupe. »

Le film Samba sort le 15 octobre 2014 et il est fort à parier que ce dernier égalera voire détrônera les 51 millions de spectateurs d’Intouchables.
Moi en tout cas il m’a donné envie de lire le livre de Delphine COULIN.

P.s. Regardez bien le film car il comporte deux caméos bien trouvés….


Célestin Tempo fm
Crédits photo : Angelo Lacancellera
Allociné

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